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| Sujet: Association Bien-être et société Sam 1 Fév - 0:29 | |
| [ltr]Reçu ce jour ce mail :
Mesdames, messieurs, Dans le cadre des journées Nationales de prévention du suicide, nous vous adressons les positions de notre association Bien-Être & Société. Vous trouverez en pièce jointe le document imprimable sur une feuille A4. Pr Michel DEBOUT Président de l'Association Bien-Être & Société http://www.bienetresociete.fr association@bienetresociete.fr 01 46 24 32 98 30 rue du poteau 75018 Paris 18ème journée Nationale de prévention du suicide (5 février 2014) VIVRE DANS LA DIGNITÉ Dans sa conférence de presse du mardi 14 janvier 2014 le Président de la Répubique, conformément aux engagements de sa campagne électorale a annoncé qu'il saisirait le parlement, afin de voter une nouvelle Loi concernant le droit de mourir dans la dignité. A l'occasion de la Journée Nationale de Prévention du Suicide, nous souhaitons prendre position sur ce grand sujet de société, au nom de nos pratiques communes et des valeurs que nous défendons ensemble. Le sujet est trop grave pour alimenter une quelconque polémique, mais il l'est assez pour que chaque position puisse être librement exprimée, afin d'éclairer au mieux le législateur. Le principe du « droit de mourir dans la dignité » peut faire consensus, dès lors qu'en seront précisées la portée réelle et les conditions dans lesquelles ce nouveau droit pourra être appliqué. Si, selon les termes mêmes du Président de la République, il s'agit « pour chaque personne majeure atteinte d’une maladie incurable provoquant une souffrance morale ou physique insupportable de pouvoir demander dans des conditions strictes une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », aucun argument partant de nos pratiques préventives ne permet d'exprimer un quelconque jugement. S'il s'agit d'instaurer comme le proposent certains le droit de recourir au « suicide médicalement assisté », nous exprimerions par contre de sérieuses réserves, liées à notre connaissance clinique et aux pratiques et enseignements de certains pays voisins. Chaque Loi s'adresse à tous et à chaque citoyen, c'est-à-dire qu'elle n'a pas d'effets sur les seuls individus, mais aussi sur la collectivité nationale tout entière. Une loi représente toujours un message adressé à la société, et elle exprime toujours une valeur collective. Le risque est selon nous d'isoler le droit de mourir dans la dignité, du droit, plus essentiel, celui de vivre dans la dignité. Nous voulons rappeler que toute vie humaine et donc toute mort, est digne, c'est ce qui fonde le principe universel de protection de la dignité humaine. Par contre ce sont les conditions de vie elles-mêmes et surtout la façon dont elles peuvent être vécues, qui sont parfois empreintes d'indignité. Ces conditions peuvent enfermer la personne dans la détresse et le désespoir, et l'amener à la mort comme seule échappatoire. L'aggravation depuis cinq ans de la crise économique et sociale (marquée par la violence de certains licenciements, de chômage qui dure, de dettes qui taraudent l'esprit...) doit nous rendre particulièrement attentifs. C'est pourquoi nous militons pour que dans l'exposé des motifs de la loi à venir sur le « droit de mourir dans la dignité » il soit fortement rappelé que la vie humaine constitue une richesse indépassable ; que la mort ne peut être totalement séparée de la vie qui la précède, que la prévention du suicide reste une priorité de santé publique, qu'elle est l'une des expressions nécessaires de la solidarité humaine et sociale. Nous solliciterons un entretien avec le Cabinet du Président de la République ainsi qu'avec les Présidents des différents groupes parlementaires, pour exposer ces préoccupations. Parler aujourd'hui de la réalité de certaines maladies, des effets humains de la crise, et de prévention du suicide, ce n'est pas accentuer le pessimisme ambiant qui serait caractéristique de l'état des français, c'est au contraire une marque d'espoir en l'avenir qui nécessite la mobilisation de tous. Professeur Michel DEBOUT Professeur Jacques VEDRINNE BIEN-ÊTRE ET SOCIETÉ OBSERVATOIRE NATIONAL DU SUICIDE Le décret constituant l'Observatoire National du suicide en date du 9 septembre 2013 et signé par sept ministres, marque l'engagement du gouvernement pour la prévention du suicide. Tous ceux qui ont œuvré pour la création de cet Observatoire, ceci dans une période où le gouvernement était hostile (2011- juin 2012), ne peuvent que se féliciter de cette initiative. En installant l'Observatoire le 10 septembre 2013, la Ministre de la Santé Marisol TOURAINE a tenu des propos particulièrement bienvenus, s'inscrivant dans la lignée des perspectives défendues par de nombreux acteurs au cours des deux dernières décennies. Il reste que l'Observatoire tel qu'il est mis en place depuis quatre mois, sans véritable élaboration et concertation préalables, ne répond pas entièrement à certaines attentes de ceux qui en furent les initiateurs. Nous souhaitons que son fonctionnement puisse être amélioré, afin de le transformer en une véritable instance référente. Il apparaît ainsi nécessaire que soit constitué un Bureau restreint pour assurer son animation permanente. De même en fonction de l'émergence dans l'actualité de questions liées aux évolutions sociétales, des groupes de réflexion devraient être constitués et s'inscrire dans la durée nécessaire à la préparation de préconisations : à cet égard les thématiques « Éthique et Suicide », « Travail et Suicide », apparaissent comme prioritaires. Afin de ne pas disperser les moyens de l'État, l'Observatoire n'est pas doté d'un budget propre, ses moyens dépendent donc de ceux de l'INVS et de la DREES. Il est utile que soit connue l'enveloppe financière globale qui sera consacrée à son activité, afin de fixer les dépenses prioritaires dans les champs de recherche, de pratique préventive, voire de campagnes de sensibilisation. Enfin les associations qui ont œuvré avec ténacité, malgré les oppositions de toute nature, à la création de l'Observatoire, doivent être représentées « ès qualité » dans son Conseil d'administration. Les Professeurs Jacques VEDRINNE et Michel DEBOUT, Membres de l'Observatoire National du Suicide, présenteront ces propositions lors de la réunion de l’Observatoire, le 4 février prochain. Associations partenaires : (voir fichier joint)
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